Journal de campagne au parc national de Hwange, Zimbabwe, par Stephen Long (Steve), naturaliste de l'association DART (Dete Animal Rescue Trust, Dete est un bourg en limite nord-est du parc) chargé du recensement et du suivi de la population de rhinocéros noirs.
Sinamatella le 29 mars 2010
Il est difficile de dire combien il a plu pendant cette saison des pluies parce qu’une hyène a mangé notre pluviomètre en décembre dernier, mais la fin de la saison est en vue et on peut dire qu’elle a été bonne. De la colline de Sinamatella nous avons vue sur la plaine d’inondation de la rivière Sinamatella, couverte d’herbe et de roseaux qui arrivent à l’épaule des éléphants lorsqu’ils viennent y paître le soir.
On ne voit pas encore beaucoup d’animaux sur la plaine. Quelques impalas et koudous, les éléphants, et un phacochère à l’occasion, mais aucun buffle n’a été vu depuis des mois, et zèbres et girafes se tiennent aussi à distance dans la forêt. Les lions se font souvent et volontiers entendre – les "Tequila boys" José et Patron nos mâles résidents (José est équipé d’un collier radio et il est facile à localiser). Hier soir nous avons entendu l’appel d’un léopard depuis le pied de la colline. Quand à la hyène mangeuse de pluviomètre, il ou elle n’a rien appris, elle nous a réveillés très tôt hier matin en dévorant un conteneur plastique d’eau potable sous la fenêtre de notre chambre.
Au-delà de la plaine d’inondation l’herbe du parc commence à jaunir, mais il y a de l’eau dans la rivière et la mare de Sinamatella est toujours pleine. Nous étions en brousse à la recherche des rhinos (noirs ndlr) la semaine dernière. Nous avons trouvé de l’eau en abondance dans la rivière Lukosi et dans les petites mares de la forêt de Mopane (Le mopane est une espèce d’arbre d’Afrique australe, ndlr). Les barrages de Mandavu (mare) et de Masuma (lac) sont pleins. Encore un peu de pluie avant que les nuages ne disparaissent jusqu’en novembre, et nous iront confiants vers un bon hiver (austral ! ndlr). Les animaux ont l’air d’être en bonne condition. Nous avons rencontré une harde d’impalas mâles la semaine dernière, loin de nos itinéraires de patrouille habituels. Ils étaient si chouettes que, tandis qu’ils se tenaient droits essayant de deviner quelle espèce d’animaux terrestres nous étions, nous les avons mitraillés de photos bien qu’ils soient notre espèce d’antilope la plus commune. Hélas, les photos ne sont pas si chouettes que les impalas. Il va falloir que je pratique notre nouvel appareil photo.
Au camp (de Sinamatella) les gardes (rangers) ont été très occupés en février et mars. Plusieurs incursions de braconniers ont eu lieu, et bien que ces derniers aient subi des pertes sévères avec deux braconniers tués et plusieurs autres capturés, plusieurs de nos précieux rhinos ont été tués, une perte que notre fragile population de ces animaux ne peut pas se permettre.
Les rangers sont sortis loin et souvent pendant cette saison, en patrouilles prolongées, et par tous les temps, mais leur moral est bon et j’entends un coup de sifflet qui vient du terrain de foot cette après-midi, donc on prend aussi du bon temps. Notre programme de suivi des rhinos est fermement soutenu par l’équipe du parc, et nous explorons maintenant des régions excentrées de la Zone de Protection Intensive (IPZ) avec une équipe solide de pisteurs et de chercheurs. Hélas les rhinos ne semblent pas réaliser que nous sommes de leur cotés et s’efforcent de se tenir hors de notre chemin. Le seul que nous ayons trouvé la semaine dernière a attendu que nous soyons près de lui pour charger en soufflant et en grognant furieusement et se ruant à travers les arbres (le rhino noir est très agressif contrairement au rhino blanc, ndlr). Nous étions trop occupés à nous écarter pour prendre des photos d’identité, souhaitons qu'il en soit de même pour lui !
Stephen Long, naturaliste (SAVE foundation & DART), Parc National de Hwange. Traduction Michel BuénerdMy apologies for being such a poor correspondent recently. You may know that the Lion Research Project have had their permit withdrawn so we are not able to send the Planete Urgence volunteers to work with them. That has left Sue and I looking after volunteers on a full-time basis with an occasional day to rest and recharge batteries (our own as well as for the equipment!) between missions and no time at all for anything else. I have been trying to catch up with a huge backlog of e mails this morning. Checking mail from you I can see two things you would like to know that Trevor hasn't answered.....1. flow rates and 2. distances between boreholes and pans. I won't be able to answer question 1 as both Bumboosie South and Baobab are without pumps. Baobab's broke down years ago and the one from Bumboosie South has just been moved to the more critical Masuma where the pump broke down and was rated as unrepairable. As for question 2, I'll get on to it as soon as possible. We have volunteers arriving this week but once they have left we have a four week break during the world cup and I can find time to breathe!!
Attached is a brief few words for the website for May. Please change it as much as you like or let me know if you would like more/less/something different from me. I won't be offended.
Please don't hesitate to remind me of anything else you need to know and I have missed.
Trevor is in South Africa ...... He's expecting to be back next week.
Thanks as always for all your hard work.
Regards,
Stephen.
Parc national de Hwange, Camp de Sinamatella, 30 Mai 2010 Avec le début de la saison sèche l’apparence du parc change rapidement avec l’herbe et les arbres qui passent du vert au jaune ou au brun. Les animaux sont plus faciles à voir à cette période de l’année. Les éléphants, les buffles en grands nombres, zèbres et girafes se retrouvent quotidiennement sur la plaine d’inondation de Sinamatella. Nous avons aussi un guépard dans le secteur, le premier depuis pas mal de temps. Les lions sont là aussi, facilement visibles, leurs proies se concentrant autour de l’eau. La saison de reproduction des impalas a commencé et nous entendons souvent leur extraordinaire rugissement lorsque nous naviguons dans le parc. Une de nos espèces les plus rares, le touriste, voit sa population croître. Mais nous en attendons bien plus avec la prochaine coupe du monde de football, quand de nombreux sud-africains déciderons d’échapper à la submersion dans la marée footballistique dans leur pays. Le camp de Sinamatella a vécu sans eau courante durant ces deux derniers mois, mais DART (association, ndlr) a offert une nouvelle pompe et la situation s’est largement améliorée depuis, un grand soulagement pour ceux qui vivent au camp (c’est le cas de Steve et Sue Long, ndlr).
Steve LongHwange le 1er août 2010.
Steve Long (traduction libre, Michel)
Août et Septembre 2010 à Hwange
Août et septembre sont parmi les meilleurs mois pour l’observation animale à Hwange, et cette année a connu un accroissement évident du nombre des visiteurs du parc. (Le camp de) Sinamatella n’a jamais été vraiment plein, mais il y a eu jusqu’à trois ou quatre groupes de visiteurs certaines nuits, et cette fréquentation est élevée au regard de la moyenne observée au cours des années récentes. Les lions du secteur ont semblé faire de leur mieux pour assurer la distraction de tous. Trois lionnes ont été vues en de multiples occasions devant le camp, qu’accompagnaient jusqu’à huit lionceaux et trois lions. Ils essaient régulièrement, et échouent aussi régulièrement, de chasser le buffle de jour sur la plaine de Sinamatella. Les buffles se regroupent en énormes troupeaux qui n’ont aucun mal à chasser les chasseurs (j’ai assisté à une telle défaite des rois de la savane face à une légion serrée de paires de cornes déterminées, note du traducteur). Mais il en va autrement la nuit, et le soleil levant dévoile souvent les lions achevant un repas de buffle. A la mi-septembre Hwange a hébergé le comptage annuel de la faune, de l’association Wildlife and Environment Zimbabwe (WEZ). Une semaine à peu près auparavant, le parc a été quadrillé par avion pour évaluer la quantité d’eau disponible pour a faune, et les évaluateurs en ont rapporté la meilleure situation observée depuis plusieurs années. Cette situation s’est reflétée dans le comptage lui-même qui a vu un nombre élevé d’éléphants dénombrés par les équipes de comptage, sans atteindre toutefois les nombres énormes obtenus certaines années antérieures. On peut présumer que les animaux sont plus uniformément répartis dans le parc.
De la mi-août au début septembre, une opération majeure de décornement des rhinocéros (noirs) a eu lieu dans le parc, en réponse au nouveau déferlement du braconnage en Afrique australe. Cette ablation de leur corne est quelque chose que personne ne prise mais que tout le monde approuve si elle sauve les rhinos des braconniers, et qu’elle vaut les énormes efforts et dépenses investis. La plupart des rhinos noirs autour de Sinamatella ont été décornés pendant cette opération, et les efforts continuent pour localiser les autres et les traiter.
Nous n'avions pas sitôt pris les photos de cette sécheresse que sont survenus plusieurs jours d'affilée de pluies abondantes, ce qui nous a valu de connaître ce genre situation....
Les service du parc national à Sinamatelle ont un seul véhicule capable d'aller en brousse par temps humide mais déut janvier il est tombé en panne, et dans l'impossibilité de se déplacer sur les pistes humides ou mauvaises. Ainsi notre Toyota Land Cruiser était alors la seule bouée de sauvetage susceptible de permettre aux gardes du parc de patrouiller et de répondre aux incidents de braconnage. Ces déploiements sur le terrain sont un plaisir, non seulement ils nous promènent en brousse mais les gardes eux-mêmes, professionnels et déterminés, sont aussi fort drôles.
-------- Message original (traduit de l'anglais)-------
ps - Depuis que j'ai écris cela nous sommes retournés à la pompe et nous avons établi la liaison vers la mare. Il apparait que la mare est un peu en contre-bas de la tête de puits et qu'il n'y a donc pas de perte de pression (due à la tuyauterie, ndlr) et le débit est excellent. Hilary Madili (écologiste du parc) est venu avec nous. Il était très impressionné.
Rapport de terrain:
Sujet: A scare...
Sujet: Pump......
Date : Fri, 24 Jun 2011 09:13:44 +0200
De : Stephen Long - Dart
Répondre à : Stephen Long - Dart
Pour :
Cher Michel,
La pompe marche!!! Nous sommes rentrés à Sinamatella vendredi (17 juin) après une longue attente à Bulawaio de réparation de la voiture (depuis le 27 mai, ndlr). Samedi et dimanche nous avons procédé au déploiement des rangers (sur le terrain) et aujourd'hui nous sommes allés à Bumboosie-South.
Nous avons suivi la procédure que tu avais suggérée, et nous avons trouvé que tout était conforme du point de vue des connections qui devaient être court-circuitées. Nous avons alors réfléchi dur sur ce qui pouvait être défaillant, et Sue a eu l'idée qu'il pourrait y avoir un courant dans le boitier des capteurs (?? La procédure utilisée me laisse perplexe et la logique de la démarche m'échappe, mais le fait est qu'elle a abouti ! ndlr), conformément aux indications que tu nous avais données sur la manière dont ça fonctionne. J'étais d'accord et lorsque nous avons vérifié il n'y avait rien. Nous en avons déduit que l'onduleur était OK, que le boitier capteurs était mort et qu'il y avait donc quelque chose qui n'allait pas dans les connections. J'ai vérifié la prise, elle était serrée, mais lorsque je l'ai démontée et que nous l'avons examinée attentivement, nous avons pu voir que l'un des contacts était plus court que les autres et tous étaient desserrés. Tout ce que nous avions à faire était de tirer le plus court autant que nous pouvions avec des pincettes et resserrer l'embase des autres, et lorsque nous avons rebranché le boitier, l'alarme de manque d'eau avait disparu. A partir de là tout fût facile, remonter l'ensemble, brancher la pompe, basculer l'interrupteur, et .... l'eau à coulé.
Et croiser les contacts pour vérifier le sens de rotation du moteur, ce qui fût simple, et ce fût tout. Nous devons y retourner avec Mr Mafa pour connecter correctement la tête de puits à la tuyauterie qui mène à la mare et ce sera terminé.
Nous prendrons évidemment des photos pour toi.
Merci comme d'habitude pour ton soutien. Je ne crois pas que nous en serions venus à bout sans ta contribution.
Meilleurs souvenirs
Steve
1. Le débit. Mr Mafa dit qu'il est similaire au débit d'une pompe diesel Mono BH30. Dans le passé la mare était équipée d'une BH30 ou BH50. Ce débit est donc très satisfaisant.
2. Le premier client de la source. Sue était à l'abreuvoir lorsque nous avons finalement démarré le pompage et elle a eu l'étonnement de voir des papillons venir s'abreuver dans les minutes qui ont suivi l'arrivée de la première eau. Il s'agit d'un ‘Guinea Fowl’ (pintade, Hamanumida daedalus) un de nos papillons les plus communs.
3. Le second client. Mr Mafa goûtant l'eau. Nous l'avons tous goûtée. Elle a un goût légèrement metallique. Probablement à cause de la rouille de la canalisation. Selon Mr Mafa et un des vieux rangers présents, cela change au cours de l'hiver lorsque la meilleure eau est pompée et une eau plus sulfureuse la remplacera. Nous verrons.
Date : Fri, 5 Aug 2011 20:54:53 +0200
De : Stephen Long - Dart
Répondre à : Stephen Long - Dart
Pour :
Cher Michel,
J'ai pensé que tu aimerais entendre cette histoire..........
Des rangers en patrouille sont passés à Bumboosie-South aujourd'hui et ont trouvé la pompe arrêtée. Ils ont appelé Sinamatella par radio-téléphone pour informer qu'une hyène avait mangé le câble d'alimentation électrique. Dès que j'ai eu le message je me suis arrangé pour aller sur place avec Mr Mafa et voir ce que nous pouvions faire.
Quand nous sommes arrivés il y avait 5 éléphants à la mare, explorant l'abreuvoir vide et buvant finalement l'eau boueuse résiduelle du fond de la mare. Nous les avons laissés pour aller sur le pompage (à 100m, NDLR). Une hyène avait en effet mangé le câble, juste à la sortie de la tête de puit, à un endroit que nous pensions à l'abri de ce risque. Le câble était complètement dénudé, la gaine rouge de protection taillée en pièce (bonjour la machoire ! NDLR) et l'ensemble du câble depuis la tête de puit jusqu'à sa fixation sur la structure des panneaux était déterré. Ce n'était pas joli.
Nous nous sommes mis au travail pour raccorder le câble. Pendant ce temps nous entendions les éléphants suçoter bruyamment la sortie de la tuyauterie ou soufller dedans. Quoi qu'ils aient été en train de faire cela générait d'étrange bruits de notre coté à l'autre bout de la canalisation. Peut-être nous demandaient-ils de nous presser. Nous avons essayé de travailler rapidement et finalement lorsque tout fût raccordé j'ai tourné l'interrupteur. Rien ! le voyant vert "OK" était bien allumé mais il y avait aussi un voyant rouge qui clignotait. Nous avons redémonté l'ensemble et essayé de nouveau. Même résultat. Nous nous sommes assis dans une ambiance lugubre en discutant comment la pompe aurait pu être court-circuitée, dans les sonorités étranges et inquiétantes des éléphants dans le tuyau, et nous avons alors entendu la pompe redémarrer (longue temporisation de sécurité au réamorçage, NDLR). Quel soulagement.
Il est apparu que ce retard au démarrage était dû à l'heure tardive, le soleil étant sous un mauvais angle. Le voyant clignotant était celui de la batterie. Il clignote toujours pendant un moment, puis s'arrête, mais j'avais oublié.
Nous avons demandé aux rangers de passer à noiuveau sur le secteur demain pour vérifier, mais je suis certain que tout en ordre.
Ainsi nous avons aujourd'hui appris autre chose sur le pompage solaire. Nous pensions que les éléphants pourraient menacer les panneaux et les rats et les porc-épics grignoter le câble. Nous n'avions jamais envisagé une attaque des hyènes. J'ai discuté avec Mr Mafa l'installation d'une protection à long terme. Jusqu'à la prochaine surprise, nous pensons avoir résolu tous les problèmes....
Meilleurs souvenirs,
Stephen
Sujet: Re: flow meter
Date : Wed, 17 Aug 2011 14:10:32 +0200
De : Stephen Long - Dart
Répondre à : Stephen Long - Dart
Pour :
......
J'ai présenté la proposition à Hilary Madiri ce matin de la donation possible de plusieurs pompes et de l'établissement d'une liste où les installer (cf liste en attaché). Il va discuter avec l'équipe du parc et nous fera savoir ce qu'il en est dans quelques jours. Je n'ai pas fait tout cela avant parce que je pensais qu'il était important d'accumuler autant d'informations que possible sur les performances du pompage de Bumboosie-South, et nous avions un comptage de 24h à réaliser avant sur le site.
Ce comptage a été fait la semaine dernière à la plaine lune d'août. Ce ne fût pas un plaisir de découvrir que les éléphants avaient creusé et déterioré la tuyauterie entre pompage et abreuvoir, de sorte que l'eau n'arrivait pas à l'abreuvoir ni à fortiori à la mare. J'ai effectué une réparation provisoire et nous avons pu avoir trois heures de pompage avant la fin du jour. Les éléphants ont monopolisé l'abreuvoir et aucune eau n'a atteint à la mare. Détails du comptage dans le fichier attaché (extrait: On the night of 13 August we carried out a 24 hour animal count at Bumboosie South. Animals counted were:
Elephant; 91/ Warthog; 7/ Hyena; 8 / Impala; 1/ Civet; 1/ Baboons; approx 20 /
In addition at least 5 elephants drank where water had flooded out of the broken pipe at the borehole and 7 giraffe and 6 zebra were seen in the vicinity of the pan but they did not drink. Spoor around the pan includes kudu and impala and impala were heard but not seen near the pan) et photo de la situation en fin d'après-midi.
Vue depuis l'autre rive de la mare regardant vers l'abreuvoir. On peut voir que la mare est à sec à cause de la rupture d'alimentation en eau. Parmi les 91 éléphants comptés, 75% étaient des mâles. Ceux-là sont des mâles. L'abreuvoir était alimenté lorsque la photo a été prise et on peut voir les animaux sur la gauche en train de boire.
Nous sommes depuis retournés sur le site pour effectuer une réparation correcte de la tuyauterie et la sécuriser contre les éléphants. Pas de doute que les animaux sont occupés à nous planifier quelque problème supplémentaire !
Regards,
Stephen
Sujet: Re: Phase II
Date : Sat, 15 Oct 2011 08:35:21 +0200
De : Stephen Long - Dart
Répondre à : Stephen Long - Dart
Pour :
Cher Michel,
Quelques nouvelles et mises à jour.......
Les 24h de comptage (dans l'ensemble du parc, NDLR) à Tshompani virent essentiellement des éléphants, donc pas très excitantes. Tristement le forage est à la limite de sa capacité et la pompe bataillait pour fournir assez d'eau, mais les éléphants ont été très patients et je ne crois pas qu'aucun soit reparti assoiffé. La pompe éolienne du second forage ne marche pas. Quelques photos attachées...
L'équipe qui comptait à Bumboosie a dénombré plus de 160 éléphants ce qui est bien au-delà de ce qu'on attendait. Une semaine auparavant il avait plu et tous les éléphants se sont dispersés pour environ 5 jours. A ce moment-là la mare de B-S était rempli au plus haut niveau observé pendant cette saison et il y avait beaucoup d'eau disponible. J'ai vu des photos et c'est vraimant chouette.
John Brebner (association WEZ, NDLR) était là pour le comptage de faune et après avoir entendu le rapport de comptage à Bumboosie et vu le pompage lui même, il a avancé une idée nouvelle dans les plans pour le futur. La mare de Shapi a un bon forage mais n'a jamais été très populaire auprès des éléphants. Elle est pompée par éolienne (faible capacité, NDLR) pour cette raison. Cette année le vent a manqué et les éléphants ont été nombreux, et la mare et l'abreuvoir ont été asséchés, et John se demande si nous pourrions envisager une pompe solaire pour remplacer l'éolienne (qui pourrait être réinstallée ailleurs). Shapi est dans le secteur (administratif, le Pic Vert s'en fout, NDLR) de Main Camp. Nous avons quelques heures de battement entre les 2 groupes de volontaires (Planète-Urgence, ndlr). Je dois planifier l'activité de la prochaine mission. J'aurai aussi à parler à plein de gens pour la phase II quand ils partiront à la fin du mois d'octobre. Regards,Notre espoir était d'avoir les deux forages, réalisés aux mares de Sedina et Kennedy 2 cette année, fournissant de l'eau de bonne qualité, et cela aurait certainement aidé un peu, mais malheureusement le forage de Sedina s’est révélé pomper du mélange sablonneux épais et le forage de Kennedy 2 forage n'est pas encore terminée à cause de la pression du travail ailleurs dans le parc.
Le rapport de Gary reçu le 2 Novembre, bien déprimant, vous donnera un aperçu de ce qui se passe dans le parc national Hwange en ce moment :
Toutes les mares sont actuellement et depuis une semaine, totalement à sec, et les animaux survivent grâce à l'eau pompé à la sortie des conduites. Il est pénible d’assister au spectacle de ces animaux en détresse. Je n'ai vraiment pas d'autre idée pour le moment que de contrôler que tous les pompages fonctionnent. J'ai fait une vérification complète des mares dans la région de Main Camp ce week-end, tout d'abord à Guvalala car on m'avait rapporté que les tuyaux y avait tous été tirés hors du sol: ils l’avaient été, mais ces tuyaux-là n'affectent pas le pompage dans la mare. Nous sommes ensuite allés à la mare de Nyamandhlovu, et nous avons trouvé là que le moteur s'était arrêté: il avait une poche d'air, que nous avons purgée rapidement pour ensuite redémarrer le moteur. Je pense que peut-être un babouin ou un éléphant était le coupable, le déplacement du tuyau de carburant ayant provoqué l’incident. L’arrêt suivant fût à Dopi, qui pompait normalement, cependant, les éléphants avaient plié le tuyau en retour vers la pompe. J'ai trouvé sur place le technicien de maintenance prenant son repas, avec 30 d'éléphants spectateurs à 25 mètres de là, qui luttaient pour obtenir un peu d’eau à la sortie de la canalisation cassée. Il n'y a pas moyen de résoudre ce problème tant que nous n'aurons pas eu de pluie et une chance de le faire. La mare de Caterpillar était la suivante et là le moteur s'était arrêté. Nous avons trouvé que le verrou de blocage de l'arbre à cames était tombé et que la pompe à fuel ne fonctionnait pas. Nous avons réparé sur place: il y avait environ une centaine d’éléphants dans le voisinage immédiat qui attendaient pour boire enfin. Makwa pompait, mais il n’y a que de la boue dans la mare et très peu d'eau buvable. Sinanga était totalement à sec. Je n'avais jamais vu cela auparavant: la pompe fonctionnait et il y avait une trentaine d'éléphants dans à l’abreuvoir à ce moment-là. Nous sommes allés vérifier sur le moteur et quelques éléphants intelligents avaient compris qu’en tournant le robinet à la sortie de la pompe ils pouvaient boire là.Jj'ai fermé le robinet, espérons maintenant que l'éléphant ne l’arracheront pas des tuyaux. Aujourd'hui, je vais vérifier sur Kennedy One pour voir ce qui reste d'eau car cette mare a été durement éprouvée par les éléphants elle aussi. La seule chose que nous pouvons faire maintenant, c'est juste de continuer à pomper du mieux que nous pouvons et d’espérer la pluie. Je vais prendre des photos et les envoyer car les mots ne peuvent pas vraiment décrire la situation désespérée sur le terrain.
Incendie: un grand feu de brousse est venu du côté du Botswana. Il est venu jusqu’à Bumbumutsa (côté ouest du parc). Dave Carson à Camp Hwange a aidé les personnels du Parc pour le combattre.
Véhicule: J'ai repris le véhicule laissé à Bulawayo pour l’entretien. Le problème de surchauffe est réglé. Malheureusement l’équilibrage des roues n’a pas pu être fait, alors qu’on en a maintenant désespérément besoin. …. A Hwange j'ai récupéré 1000 litres de carburant pour les parcs dont les réserves sont totalement épuisées. Sur le chemin du retour vers le parc, l'éclatement d'un pneu arrière gauche, ce fut l'un des pneus a reçu avant la course «Des jambes pour le pompage » . … Pas d’autre raison apparente que les températures extrêmes que nous avons ici et qui ne sont pas agréables. Le pneu arrière a d'autres un renflement dans la paroi latérale de sorte que je ne peux que présumer qu’il n’en a plus pour longtemps lui aussi. S'il vous plaît j'ai besoin d'un minimum de quatre pneus neufs dès que possible.
Animaux: De nombreux éléphants sont morts dans et autour desmares.Principalement des jeunes et des animaux âgés. Je n'ai pas de compte exact, mais il doit être bien autour d'une centaine et plus à ce stade, et ce nombre va augmenter si la pluie se fait attendre. Les éléphants se battent pour l'eau et je ne sais pas ce que les autres animaux peuvent boire car les éléphants chassent tout ce qui approche des mares.
Liste de voeux: Un bon nettoyant pour les mains et un treuil (pas moins de 8 tonnes et 2 moufles mobiles), et bien sûr du gasoill et de la pluie. Il fait chaud et sec ici, avec du vent tous les jours.
Hwange en crise: Les rapports venant du parc national de Hwange sont assez lamentables en ce moment. Les équipes qui ont pris part dans le comptage annuel de faune font état de mares dans un état désespéré avec très peu d’eau quand il en reste. Les fournitures de gasoil ont été irrégulières, ce qui aggrave le problème, avec quelques mares totalement à sec ce qui accroit la pression sur les autres mares, qui sont ont-elles aussi désormais du mal à suivre la demande. Il semblerait que les troupeaux d'éléphants cette année soient revenus dans le parc un peu plus tôt que de coutume, et leur nombre semble avoir augmenté au-delà de la norme. L'âge des pompes, moteurs et tuyauteries ont également ajouté au problème, et c'est cette époque de l'année et c’est une mission impossible de faire tourner certaines de ces pièces vétustes vingt-quatre heures par jour. La chaleur intense qui a été régné, non seulement à Hwange, mais à l'échelle du pays aussi, n'a pas aidé la situation, bien évidemment ajoutant à l'évaporation et des animaux de plus en plus dépendant du peu d'eau fournie. Notre fervent espoir est que nous ne reverrons pas à la crise de 2005. Tous les efforts sont faits pour garder les points d'eau alimentés 24h/jour 7 jours sur 7. Gary Cantle, en particulier, et les personnels du parc, en général, doivent être félicités pour l'énorme effort consacré à cette lutte et, comme toujours, nos remerciements doivent aller aux sponsors et aux donateurs externes et internes. Sur une note plus légère, nous avons entendu quelques de la part de certaines équipes de comptage que la zone de Robins camp semble avoir reçu un lifting, ce qui est une bonnes nouvelle. S'il vous plaît priez pour qu'il pleuve.
John Brebner (3 novembre 2011)
Les panneaux en octobre purge tête de puit lavage de vitres un client
Cher Michel,
Il semble que je ne réponde jamais dans les temps ou jamais complètement.
Pour te maintenir au courant de ce que nous avons fait pendant la fin de cette "saison" des volontaires - l'implantation de balises radio sur certains rhinos a radicalement changé notre travail. Jusque-là nous ne pouvions que chercher un rhino quelconque sans jamais acquérir assez de données pour pouvoir construire une bonne image de leur habitat et de leurs mouvements selon la saison. Alors que maintenant nous pouvons les retrouver plus ou moins quand nous voulons et cela nous a ouverts à des idées entièrement nouvelles. En ce moment nous nous concentrons sur les implications anti-braconnage parce que c'est le plus urgent. J'ai été sur le terrain récemment, souvent avec l'écologiste du parc Hilary Madiri, et nous avons mesuré jusqu'à quel point il est aisé de trouver un rhino particulier le matin pour mettre en place une patrouille anti-braconnage qui passera la journée avec l'animal. Cela a très bien marché et nous pensons que nous pouvons protéger ainsi les femelles implantées sur le long terme. Quand aux mâles il semble être plus erratiques (nous 'avions jamais réalisé cela avant et il nous faudra accumuler plus d'expérience pour en être certains) et ils sont un peu plus difficiles, mais néanmoins nous avons pu les trouver assez facilement et mettre les patrouilles en place, moyennant qu'un véhicule soit disponible. En partant d'une base fixe à pieds c'est plus dur.
Au-delà des rhinos nous avons évidemment été préoccupés par la situation de l'eau. Les zones de sables du Kalahari ont eu des problèmes de manque d'eau. Ici notre problème était plutôt le manque de nourriture. Dans les deux cas nous avons eu de grosses pertes d'animaux. Nous savons que nombre d'éléphants sont morts (plus de 70 carcasses ont été trouvées le long des pistes, donc plusieurs centaines sont morts sur l'ensemble du parc) et je suis sûr que nombre d'autres animaux sont morts aussi. Nous avons des photos des pièges photographiques d'impalas qui ont à peine plus que la peau et les os, et les rangers rapportent des observations d'impalas morts, mais les carcasses sont évidemment vite dévoréees et il est donc difficile de les dénombrer. Il a enfin plu récemment et les éléphants se sont dispersés. Où nous en voyions en grand nombre nous n'en voyons plus aucun maintenant et cela a diminué la pression sur les points d'eau. Masuma a bien meilleure allure et nous avons cessé de pomper sur Inyantue et Tshompani. Jusque-là les pluies ont été éparses et pas très fortes, mais s'il pleut encore tout ira bien.
L'équipe de maintenance des pompes était à Bumbosie-South la semaine dernière (j'étais au suivi des rhinos) pour réparer l'abreuvoir, couper quelques arbres, etc... Tout semble aller bien selon eux, mais je n'ai pas eu l'occasion d'aller sur place. Incidemment y a-t-il quelque chose à gagner en termes de durée de vie de la pompe et des panneaux en enlevant la pompe et en couvrant les panneaux pendant les mois de pluie, peut-être jusque vers la fin février ?
Pour les populations d'animaux, j'ai peur de t'avoir laissé tomber. Désolé, j'ai complètement oublié de contacter les projets Lions, Hyènes, et Lycaons pour les données (pas grave j'ai reçu les comptages de JohnBrebner entre temps, NDLR). Les chiffres que tu as sont à peu près corrects mais je suspecte que pour les lions c'est un peu élevé. J'ai demandé à propos des 6 rhinos blancs à Sinamatella. En 2004 6 avaient été lachés à Sinamatellea Bomas. Ils sont restés dans le coin un an ou duex puis ont disparu et ne sont jamais réapparus. L'un d'entre eux semble avoir été tué par des braconniers à Bumbumutsa, les autres sont sans doute se chercher un habitat plus à leur goût. Il semble que ce soient les animaux qui fgurent dans les chiffres que tu as trouvés.
Les chiffres des comptages donnés par WEZ sont bruts.
.....
Pendant que nous étions sur le terrain avec Hilary nous avons eu le temps de discuter pompes solaires. A chaque fois les idées sont différentes, donc tout ce que je peux te dire en matière de mares prioritaires c'est que les pompes sont très bienvenues. Baobab est probablement la première priorité, suivie par Inyantue et Sinamatella bomas. Après cela, on peut jeter beaucoup de noms dans la discussion: Kapula, Bumbumutsa, des mares du secteur Robins, Tshompani et Mopane, ont toutes leur intérêt mais aucune n'emportera la décision qui devra se faire plus ou moins lorsque la pompe sera disponible.
....
a+,
Steve.
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